Kazumi Hime - Beutiful sadness thing - FINI [OK]

« Regarde, il neige dehors, regarde Kazumi, ce sont les premières neiges de l’année ! »

La longue chevelure dorée de ma mère lui faisait une auréole angélique. Son sourire était pour moi, le plus beau des cadeaux que l’on pouvait m’offrir. Et le jour de ma naissance, il neigeait comme aujourd’hui, de lourds et immenses flocons blancs qui peuplaient la vaste étendue de nos terres, à notre résidence d’été, dans les montagnes japonaises. Ma mère était une française blondes aux yeux bleus et mon père le fils d’un financier japonais à la tête d’une multinational dont la succession lui serait bientôt accordé. Et moi j’étais leur enfant unique, le premier fils vivant dont ma mère accoucha. Je ne me souviens plus du nombre de fausse couche qu’elle avait eu avant, son taux de fécondité étant extrêmement bas.
J’aimai la vie, je la mordais à pleine dent, éduqué par une ange blonde, il ne semblait pas pouvoir devenir de moi ce que je suis aujourd’hui. J’étais poli, galant courtois et du haut de mes cinq ans, je me prenais déjà pour un grand, à vous faire la conversation comme un prince, mon éducation se voulant parfaite.
A cause de son travail, mon père était souvent absent mais lorsqu’il rentrait, ses premiers mots, ses premiers instants, étaient toujours pour nous. Et enfin, il avait pu prendre des vacances pour passer un long moment avec nous. On aurait pu aller au soleil, quitter la grisaille de la ville mais ma mère et moi aimions tellement la neige qu’il nous consacra des vacances dans notre résidence d’été, une magnifique maison traditionnelle perdue dans les vallées qui terminait la chaîne montagneuse principale de Hokkaido.
Le nouvel an venait à peine de passer et dans un peu plus d’un mois, je fêterai mes six ans. Bien sûr, cet évènement vous laisse de marbre mais c’est un moment important de ma vie. Ceux qui m’ont connu petit garçon, savent que j’ai beaucoup changé lorsque ma mère ne fut plus là… Car ces vacances, ce fut les dernières que je passai en sa compagnie.
Peu avant mes six ans – je suis né le 19 février – ma mère mourut dans un carambolage sur une national, alors qu’elle revenait d’un gala avec les épouses des grands partenaires de l’entreprise de mon père.
On ne sut jamais vraiment ce qu’il se passa ce jour là mais on pleura beaucoup ma mère. Alice, telle était son nom, emporta dans sa mort, tout ce qui avait été moi grâce à son éducation.

Nous fîmes une sorte de deuil, je ne comprenais pas encore vraiment, j’étais petit, mais cette période de ma vie a dû me traumatiser, cet accident m’a détruit et mon père se fit encore plus absent, la maison devait lui faire revivre trop de souvenirs douloureux.
Pour s’occuper de moi, il engagea une gouvernante. Je ne l’aimai pas, elle ne ressemblait en rien à ma mère et elle était bien plus froide. C’est sans doute à cause d’elle que je suis devenue ce que je suis, un rebelle de la vie, froid et qui passe son temps à faire du mal aux autres. Peut-être suis-je celui qui souffre le plus de cette situation mais que je n’en ai même pas conscience ? Je ne saurai dire, de toute façon, rien ne m’atteins plus, je suis devenue hermétique à tout ce qui aurait pu me faire mal : vos sentiments, les miens aussi.

Les époques défilèrent sans que je n’y laisse une emprunte particulière et le temps du collège arriva, trainant un peu plus ma solitude familière avec moi. Je n’y pouvais rien, je ne pouvais m’empêcher de blesser les autres, de rire du malheur que je leur causait et bien sûr, on m’évitait et ma réputation me collait à la peau. Et comme je répondais à chaque coup qu’on m’assenait, je finissais souvent couvert de bleus, dans le bureau du directeur, en colle ou n’importe où où l’on pouvait me faire comprendre mes « erreurs »… Ce qui ne marchait pas vraiment. Grâce à l’influence de mon père – et parce que le collège où je prenais mes cours était sponsorisé par son entreprise – je ne fus jamais renvoyé malgré le fait que j’envoyais souvent des élèves à l’hôpital. Rien ne semblait me faire peur, je lançais des défis, je relevais ceux que l’on m’adressait, que ce soit des senpaï ou non d’ailleurs. J’arrivai toujours à m’en sortir avec des dégâts minimes.
Et je traversais mes années collèges comme une tornades en sourdine, en cultivant tous les vices possibles et inimaginables pour finir par arriver au lycée. Ah, le lycée… Ma première année se déroula dans un autre établissement que Ghost school et fut… Catastrophique. J’étais bien trop turbulent et intenables pour qu’ils me gardent et malgré l’influence de mon père, je fus renvoyé au milieu de l’année.
La suite, je la passa à flâner un peu plus chaque jour et mon paternel finis par prendre des mesures et m’inscrit en pensionnat à Ghost School en espérant que ça me ferait réfléchir. Il ne pouvait pas comprendre que ça n’avait pas d’importance pour moi qui me suffisait à moi-même.
J’étais donc inscrit dans un nouvel établissement. Dès le premier jour, je séchais trois heures et c’est cette même journée que je découvrais Loïka. Je n’avais jamais vraiment fait attention à mes dons, puisque je me fichais de tout, et encore plus des autres. Ce n’est qu’en faisant des recherches sur mon nouveau lycée et parce que la moitié de mes camarades ne voyaient pas mon chat que je compris… Et puis parce que je trouvais étonnant tous ces animaux qui passaient inaperçus dans les locaux…
Finalement, ça s’annonçait plus amusant que ce que j’avais prévu. Et Loïka – il me l’avais marqué dans le sable – devint mon complice, mon meilleur ami… Sans que je comprenne que mon chat était en réalité une fille… Vous comprenez, vu mon attention démesuré U_u…

Merci beaucoup ^^